lundi 9 mars 2009

Inquiétante évolution du virus Ebola (souche Reston)

L’OMS a émis une alerte en février dernier, suite à l’annonce, par le gouvernement Philippin, de l’infection de ce virus chez des porcs et chez des fermiers.

C’est l’observation d’une hausse de la mortalité porcine, dans les provinces de Nueva Ecja et de Bulacan, aux Philippines, qui a alerté les autorités. Une étude a révélé alors que ces animaux étaient touchés simultanément par le syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP) et le virus Ebola Reston*. Or, la détection de cette souche chez cet animal est une première, le virus était jusqu’alors observé chez des singes. Ce qui signifie sans doute que le virus a muté et évolué pour franchir cette « barrière d’espèce ».

Encore plus inquiétant, le virus a également été transmis chez des fermiers voisins des porcs malades.

En effet, quatre autres personnes ont donné des résultats positifs à la recherche de ces anticorps : trois agriculteurs dont les fermes sont actuellement en quarantaine, et un boucher.

Ces personnes semblent en bonne santé.

Si la fièvre hémorragique à virus Ebola présente un taux de décès de 50 à 90 % chez les personnes présentant des manifestations cliniques selon l’OMS, il semble que la souche Reston reste silencieuse chez l’homme. De fait, ceux qui la contractent ne développent aucun symptôme, mais sont porteurs du virus.

Rappelons que pour les souches les plus virulentes, les décès ont lieu très rapidement après la première infection, ce qui limite la propagation de la pandémie. Qu’en serait-il pour une souche de type Reston dont la maladie évoluerait lentement, tel que le virus du sida ? Ou une souche mutante qui soudainement ressemblerait à la souche Ebola la plus dangereuse ?

* Le virus Ebola appartient à la famille des Filoviridae et comprend 5 souches différentes : Zaïre, Soudan, Côte d’Ivoire, Bundibugyo et Reston. A l’inverse des sous-types Côte d’Ivoire et Reston, les souches Zaïre, Soudan et Bundibugyo ont donné lieu à d’importantes épidémies humaines de fièvre hémorragique à virus Ebola (EHF) en Afrique, avec un pourcentage de décès oscillant entre 25 et 90 %.

Source : OMS : http://www.who.int/csr/don/2009_02_03/fr/index.html